Le rap comme excellence et combat

RSON BOYAKS en costume lors d’une séance photo pour le compte de sa boutique de vêtements

UNE NOUVELLE DIRECTION S’EST ANNONCÉE

Dans les rues bruyantes de Kinshasa, on croise parfois des visages qui portent le poids d’une ville, et en même temps la lumière de ses possibles. RSON BOYAKS fait partie de cette génération qui refuse d’être définie par les clichés. Rappeur, entrepreneur, mais surtout kinois lucide et déterminé, il incarne cette jeunesse qui a fait le choix du retour, du risque, et de la reconstruction. Né à Kin, grandi à Kin. Comme beaucoup, il découvre le rap dans les coins, les téléphones partagés, les discussions passionnées entre amis. Mais pour lui, le rap n’a jamais été juste un bruit de fond : c’était un appel. Un mode d’expression qui lui a littéralement sauvé la vie, au moment où il cherchait sa voie. « J’étais un peu perdu sur ce que je voulais faire de ma vie… jusqu’à ce que le rap me rappelle que c’était possible d’être quelqu’un. »

En 2019, il fait ses premiers pas officiels avec le clip Insensé. Premiers retours, premiers frissons. Mais à peine lancé, il décide de mettre la musique en pause. Direction la Turquie, pour poursuivre ses études. Là-bas, le rap redevient un loisir. Mais comme souvent avec les choses vraies, le destin s’en mêle : il sort Rêve y’a Mikiliste, un titre qui voyage jusqu’à Kinshasa et commence à faire parler de lui. Un succès d’estime, mais surtout une confirmation : sa voix porte. Il enchaîne avec Nzambe Pambola Révolution, et cette fois, le message passe : Rson Boyaks n’est pas juste un rappeur de plus. Il est un passeur d’idées, un éveilleur de conscience, un artisan du verbe décidé à redonner au jeune Kinois ses lettres de noblesse.

Lors d’une séance photo à Kinshasa – République Démocratique du Congo, l’artiste fume un cigare

DE KINSHASA À ISTANBUL, ET LE RETOUR : LE RISQUE DE L’EXCELLENCE

Rares sont ceux qui osent revenir. Revenir à Kinshasa après un séjour à l’étranger, c’est souvent synonyme de désillusion, de confrontation avec la dureté du terrain. Mais pour Rson, le retour n’est pas une régression : c’est une mission. « Grandir à Kin, c’est pas simple. Mais y retourner après être parti, c’est encore plus dur. Pourtant, je pense que c’est dans les choix difficiles qu’on peut vraiment guider. » Il décide alors de quitter les études pour entreprendre. Non pas parce qu’il rejette l’école, mais parce que pour lui, l’entrepreneuriat, c’est l’acte suprême de responsabilité. Créer sa voie. Ne pas attendre. Ne pas quémander. Agir.

Dans un pays où l’on a trop souvent laissé croire que les jeunes étaient paresseux, rêveurs ou résignés, Rson veut incarner un autre récit. Celui d’un Kinois logique, indépendant, réfléchi. Son rap ne parle pas de luxe qu’il n’a pas vu, mais de réalités qu’il veut transformer. Son objectif : faire de sa musique une arme de conscientisation, de motivation, et d’émancipation. Comme Griselda le disait : « On peut tirer de l’or dans la poubelle. » Rson y croit dur comme fer. Kinshasa est une terre dure, mais fertile. Il suffit d’y semer les bonnes croyances, les bonnes idées, et de les arroser avec rigueur, effort et foi.

L’image officielle de la nouvelle chanson de l’artiste RSON BOYAKS – MON MARI ME FRAPPE)

UNE IDENTITÉ CLAIRE, UN MESSAGE FORT

Le 11 juillet prochain, Rson Boyaks sort un nouveau single au titre aussi direct que dérangeant : « Mon Mari Me Frappe« . Dans ce morceau, il quitte sa position d’observateur pour se glisser dans la peau des femmes battues, brisées mais souvent réduites au silence. Le clip, qui accompagne la sortie, s’annonce fort, cru, et nécessaire. À travers ce titre, il ne cherche pas à choquer pour choquer. Il porte un discours de soutien, dénonce un comportement trop banalisé dans nos quartiers, nos foyers, nos discussions. Il brise le silence à sa manière, avec des mots aiguisés et une empathie sincère. Parce que le rap ne peut pas juste divertir : il doit déranger, éduquer, et surtout protéger. Ses projets comme Kinshasa Freestyle 2, les Wenze Freestyle ou encore ses titres engagés sont autant de coups de marteau contre les murs de l’indifférence.

Rson Boyaks veut réconcilier son art avec une vision, loin des compromissions. Il ne « suce » pas pour réussir. Il construit. Il ose. Il croit. Sa mission ? Identifier nos problèmes. Proposer des solutions. Encourager l’excellence. Et surtout, montrer que même dans un contexte difficile, il est possible d’incarner une autre image de la jeunesse kinoise.  Rson Boyaks, ce n’est pas juste un nom de scène. C’est une posture. Celle de quelqu’un qui a compris que pour exister vraiment à Kinshasa, il faut plus que du talent. Il faut une vision. Et surtout, du courage. La diffusion de son EP et de son nouveau single « Mon Mari Me Frappe » est assurée par Futumuna, sous le management de Pons Makiese, avec une stratégie ancrée dans l’indépendance, l’impact social et l’excellence artistique.

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts