Tracez et comprendre son identité et celle de ses ancêtres.

Peuple Kongo
Credit Images : Un ancêtre Kongo dans toute sa splendeur

COMMENT COMPRENDRE L’HISTOIRE DE TES ANCETRES

Si vous êtes issus de la diaspora africaine, il est probablement sûr que vous n’allez pas voir très peu d’informations sur l’histoire de vos ancêtres et de votre pays. Du moins, je souhaite m’attarder en autre sur ce que l’école vous a appris. On peut se rappeler du célèbre «Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois» de Nicolas Sarkozy quand il évoquait le cas de l’assimilation en France. Certes. Il est important de s’assimiler dans un pays mais pas au point de l’aliénation. Pas au point où l’on renie sa culture au profit d’une autre culture, ni au point où l’on ou l’on supprime son histoire pour accepter celle d’un autre pays.

Je pense ouverture d’esprit, je pense culture, je pense connaissance mais je ne pense pas aliénation, je ne pense pas inculture et encore moins obscurantisme.

S’assimiler, c’est accepter l’histoire du pays dans lequel on vit , tout en restant conscient de notre identité. C’est vivre dans le consciencisme, une notion qui était chère à Kwame Nkrumah. Cet article vous aidera dans votre quête de savoir sur vos origines. 

CHERCHEZ VOTRE GROUPE ETHNIQUE [1]

« Je viens du Congo, du Nigéria, du Bénin, du Rwanda… »

Vous vous referez à vos origines avec le nom de votre pays. Vous avez raison, c’est une bonne chose. Cependant, savez-vous que ces pays étaient divisés à travers des tribus avant la conférence de Berlin en 1884 ? C’est pour cela que je pense qu’il serait plus juste de parler de votre groupe ethnique. Il apporte plus des précisions sur votre personne, votre famille et vos pairs. Et votre réelle identité que de s’identifier sur des drapeaux qui ont eu des mauvaises bases.

Crédit image : For Africa (Instagram) la fête d’un tribu au Soudan du Sud

QUI A COLONISE VOTRE PAYS ? [2]

C’est la phase la plus simple de votre recherche. Elle ne nous demandera que très peu de ressources : Google et quelques livres qui seront bien évidemment, écrits par des auteurs venant de votre pays. Vous pourrez essentiellement les trouver dans des librairies telles que la librairie Taméry ou encore Présence Africaine. La récolte de ces informations vous permettra non seulement de savoir qui a colonisé votre pays, mais aussi de savoir si votre nom de famille a été changé par le colon. 

Le cas du Bénin peut servir d’exemple. Ce pays s’appelait auparavant la République du Dahomey. Le nom Danhomey/Danxome vient du Fongbé qui est la langue officielle du Bénin. Après l’esclavage, les négriers français ont rebaptisé le Danxomè en l’appelant Dahomey pour faciliter sa prononciation. 

[Le Bénin, le Brésil et Sao-Tomé ont été colonisés par le Portugal. C’est pour cette raison qu’un grand nombre d’africains portent des noms de famille tels que D’Almeida ou encore De Souza. Au Bénin, ces personnes sont appelées des Agoudas.]

Le cas du Zaïre (l’actuelle République Démocratique du Congo) Zaïre qui a été mal prononcé par les explorateurs portugais dont l’appellation originale est Nzadi qui veut: Fleuve en Kikongo.

C’est la même musique en Côte d’Ivoire, où l’on peut voir les noms de nombreux villages en pays baoulé se terminent en Kro, ce qui pourrait se traduire par «le village de» ou «chez». Alors Yamoussoukro signifie «le village de Yamoussou» ou «chez Yamoussou». En réalité dans la langue baoulé, on dit Klo avec le o qui se prononce comme dans «bol». Mais il parait que la prononciation de ce «l» gênait le colon. Alors il l’a transformé en «r» et le «o» se prononce désormais comme au. Ainsi le baoulé dira toujours sa langue «Yamoussouklo», mais «Yamoussoukro» en parlant français. Il en est également de certains noms de personnes tels que «N’gloan» ou «Blou» en baoulé, devenus, lorsque l’on parle français, «N’goran» ou «Brou». Le colon est parti depuis bientôt soixante ans, mais personne en Côte d’Ivoire n’a jugé utile d’écrire ces noms tels qu’ils se prononcent dans les langues qui les ont créés. Sans doute qu’en transformant le Klo en Kro, nous l’avons civilisé. Tout comme nous avons civilisé nos rues en leur donnant des noms de certains colons qui ont laissé de très mauvais souvenirs aux populations.

Crédit photo : For Africa (Instagram)

LISEZ L’ALPHABET DE VOTRE TRIBU [3]

Vous l’ignorez peut-être, mais l’Afrique possède plus de 30 alphabets. L’alphabet Yoruba, Fongbe, Kongo. Mandombe, Tifinagh avec les amazigh… La prononciation de votre nom de famille peut peut-être différer en fonction de l’alphabet que vous utilisez. 

POSEZ DES QUESTIONS A VOS FAMILLES [4]

Si vous le pouvez, n’hésitez pas à poser des questions à vos familles. C’est l’élément qui vous fera gagner le plus de temps. 

« Quelle est la signification de mon nom de famille? Qu’est ce qu’un oriki ? D’où vient mon grand père ? »

AGISSEZ TEL UN ARCHIVISTE [5]

Lisez des thèses sur vos groupes ethniques. Récoltez des photos de famille, recherchez vos noms sur des moteurs de recherches diverses et faire vos proposes analyses… Fouillez sur des sites et magazines du mieux que vous pouvez, faites des efforts tels des enquêteurs.

Connaître l’histoire de ses ancêtres, c’est aussi se connaître soi même ; c’est créer sa propre identité ; c’est être fier de sa culture ; c’est réécrire l’histoire de son pays sans «slave-relate» toutes nos références ; c’est s’aimer ; c’est être riche en science afin que personne ne puisse parler à votre place ; c’est aussi un moyen d’éviter l’aliénation culturelle.

ALORS RESTONS ÉVEILLÉS(ES) ET CURIEUX(ES)

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