Venance Konan, un écrivain ivoirien qui déverse tout sur l’Afrique, de par ses problèmes et à ses solutions, par le biais de son livre : Si Le Noir N’est Pas Capable De Se Tenir Debout, Laissez-le Tomber : Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout.
Felix Houphouët-Boigny a dit : ” Un homme qui a faim n’est pas un homme libre; celui qui est écrasé par les préoccupations matérielles n’a ni le temps, ni la force, ni le courage de s’élever au-dessus des contingences immédiates et de se conduire comme un être pensant. “
De nombreux pays africains importent une bonne partie de leur nourriture. Je pense qu’avant toute chose, l’Afrique devrait commencer à chercher à se nourrir. Une fois ce problème résolu, tout le reste suivra. L’histoire raconte que lorsqu’il devint premier ministre de l’Inde, un journaliste demanda à Jawaharlal Nehru, quelle était sa priorité pour son pays. Nehru se leva, tira les rideaux de sa fenêtre et, en indiquant la foule, il répondit : ” LES NOURRIR. “
Aujourd’hui, l’Inde nourrit sa population de plus de un milliard de personnes et exporte même une partir de sa production vivrière agricole. Elle fait des dindes de nourriture à des pays africains, possède la bombe nucléaire, fabrique des véhicules de transport, est championne de l’informatique et envoie des satellites dans l’espace.
Et pourtant, pendant de longues années après l’indépendance de l’Inde, le grand fléau de ce pays était la famine. Les images d’enfants aux ventres ballonnés et aux corps décharnés renvoyaient plus à l’Inde qu’à l’Afrique.
Au Japon, l’agriculture ne peut être pratiquée que pendant une très courte période de l’année en raison des saisons. Cependant, les Japonais parviennent à produire tout ce dont ils ont besoin pour se nourrir, au pont d’interdire toute importation de riz, leur principal aliment.
La Côte d’Ivoire, qui est irriguée par quatre grands fleuves et ne connaît ni hiver ni sécheresse, importe une partie de sa nourriture. L’un des aliments de base de sa population est la peinture, fabriquée à partir du blé. Et pourtant, aucun blé ne pousse dans le pays. Un autre aliment de base est le riz ; une partie est importée des pays asiatiques, alors qu’il pourrait pousser dans toutes les régions du pays. Et pourtant l’agriculture est l’activité de la majorité de la population ivoirienne. Mais cette agriculture est consacrée à la production de ce que la population ne consomme pas, à savoir essentiellement le café, le cacao et le caoutchouc. Des produits dont les prix sont fixés à l’extérieur du pays et fluctuent en fonction des besoins des consommateurs.
Nos pays ont largement de quoi nourrir leurs populations à partir de leurs propres productions. Prenons l’exemple d’un pays comme le Japon. Il a un superficie totale de 377 944 km? et il est à peine plus grand qu’un pays comme la Côte d’Ivoire qui q.i r superficie de 322 462 km?. Au Japon, les montagnes occupent 63% du territoire et seul un peu plus du cinquième du territoire est habitable.
Ce que je dis de la Côte d’Ivoire est également valable pour des pays comme le Gabon, de la République Démocratique du Congo, la République du Congo, le Cameroun, la République Centrafricaine, l’Angola, la Guinée, le Ghana, le Nigeria et tous les pays situés au sud du Sahara et qui ne sont pas de la zone sahélienne. Ces pays ont tous les atouts pour nourrir le reste du continent.
La solution ultime
L’Afrique doit commencer à chercher à se nourrir. Une fois ce problème résolu, tout le reste suivra. Comment un pays qui n’arrive pas à nourrir sa population peut-il penser à son industrialisation, à sa modernisation, et y parvenir ?
L’Afrique a besoin des dirigeants sérieux, honnêtes et intègres mais aussi ceux qui aimeraient leur patrie. Et non des gens avec des diplômes ayant sept masters, qui nous ont fait reculer et ne pensent qu’à s’enrichir en guise des trophées récompensants leurs diplômes.