Les cauris, tout ce qu’on ignorait

Fortune telling with cowrie shells, Senegal. (Photo by: Godong/Universal Images Group via Getty Images)

LES CAURIS

Considéré comme un ancien trésor dans nos traditions, le cauri est le symbole par excellence quand il s’agit de représenter l’art africain dans son entièreté. Ce petit coquillage de porcelaine originaire des Maldives possède plusieurs significations partagées par l’ensembles des groupes ethniques présents en Afrique.

Le Cauri, un symbole de féminité

La plupart des cultures africaines lient le cauri à la femme. Sa forme semblable à celle d’une vulve rappelle la féminité et la fertilité. Conséquemment, il pouvait être porté en guise de collier de hanche (Baya) lors des périodes de fécondation et pour repousser toute maladie causant une infertilité. En portant des cauris , aux chevilles, aux hanches , ou encore au poignet, les femmes cherchaient à montrer qu’elles étaient protégées dans leur quête d’éveil du féminin sacré. Durant la période précoloniale, un sac de cauris pouvait servir en guise d’offrande pour les dotes.

En Afrique, chaque objet, chaque élément concret ou non, appartenant à telle culture déterminée, possède outre sa valeur propre immédiate (outil, arme, technique, etc… ) une valeur symbolique qui renvoie généralement à une image à la fois cosmique et sociale de l’environnement.

L’art et le cauri.

En Afrique, le cauri a aussi une valeur artistique. On le retrouve sur des masques, des statues et des armures. Une grande partie des groupes ethniques en portent en guise de protection car ce coquillage représente également la protection contre le mauvais œil et les menaces extérieures. Pour pouvoir invoquer ses vertus de façon continue, certaines personnes n’hésitent pas à orner de cauris les objets du quotidien. On pourra donc retrouver ces coquillages de porcelaine sur des vases, une canne de chef ou encore un instrument de musique. C’est également un moyen de rappeler que la spiritualité fait partie intégrante de la plupart des tribus africaines.

La chefferie et le cauri.

Le cauri était également un symbole de richesse. Autrefois, on l’utilisait comme moyen de paiement pour pouvoir acheter des affaires de première nécessité ou des denrées alimentaires. Désormais, ce coquillage est également symbolisé comme un symbole de royauté. Au Cameroun, le siège du roi de la chefferie Bandjoun est orné de cauris. Plus on en possédait, plus on était respecté.

Femme de l’ethnie Tsamay portant un collier de cauris, des perles et une montre à bracelet. Éthiopie, vallée de l’Omo, Woito.

LE CAURI, UN OUTIL DIVINATOIRE ANCESTRAL

Les Cauris sont également utilisés en géomancie. Leurs significations dépendent des croyances et des cultures, mais en général, ils sont utilisés pour avoir des informations sur le futur d’un individu. Au Mali, certaines personnes n’hésitent pas à se référer à un « jeteur de cauris » pour pouvoir avoir des informations sur leur futur. Dans les groupes fon et yoruba, on utilise les cauris avec le FA. Le fa est aussi un système qui est utilisé au quotidien au Nigéria, au Togo et au Bénin. Il permet de récolter des informations sur n’importe quel évènement de la vie. Certains adeptes du Fa l’utilisent avant un entretien, un mariage, une naissance… Selon les bokonons, l’utilisation des cauris et du fa permettrait également de mieux appréhender la cosmogonie.

En résumé, les cauris ont une histoire riche et diversifiée en tant que symboles culturels, monnaie et outils de divination. Bien qu’ils aient perdu leur importance économique au fil du temps, leur valeur culturelle et historique perdure dans de nombreuses régions du monde, rappelant l’importance de préserver et de célébrer les traditions culturelles uniques.

Figure commémorative (Ere ibeji), fin des années 1800-début des années 1900. Ce type de figurine est sculpté lorsqu’un jumeau meurt en bas âge et sert de mémorial au frère ou à la sœur survivant(e). Ces jumeaux sont toujours sculptés pour ressembler à des adultes aux traits physiques idéalisés. Les divers ornements corporels suggèrent l’attention que les parents portent à leurs enfants, tandis que l’érosion des traits du visage indique que la figure a été lavée et nourrie symboliquement afin de relier l’âme du défunt à celle du jumeau vivant. Créateur Hachisuka II (Ipposai) Kunihide (japonais, 1835-1888). (Photo par Heritage Arts/Heritage Images via Getty Images)

SOURCES :

https://www.memoireonline.com/01/23/13668/m_Patrimoine-culturel-Bandjoun-Destruction-et-stratgies-de-protection-1904-200555.html

L’art et le Cauri

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