L’homme d’a luta continua — Amilcar Cabral

PIONNIER DE LA LUTTE POUR L’INDEPENDANCE ET LA LIBÉRATION NATIONALE

« Personne ne peut douter, parmi notre peuple, comme chez tout autre peuple africain, que cette guerre de libération nationale dans laquelle nous sommes engagés n’appartienne à l’Afrique tout entière. »Amilcar Cabral

Amilcar Cabral, figure emblématique de la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, a marqué l’histoire par sa vision et sa détermination à combattre le colonialisme et à promouvoir la libération nationale. En tant que leader politique et intellectuel, il a développé une philosophie de la libération qui a inspiré de nombreux mouvements de libération en Afrique et ailleurs. Dans cet article, nous explorerons le rôle de Cabral dans la lutte pour l’indépendance, sa vision de la libération nationale et sa contribution à la lutte contre le colonialisme.

Né le 12 septembre 1924 en Guinée-Bissau, Amilcar Cabral a grandi dans une famille de militaires et d’intellectuels engagés dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Son père, Juvenal Cabral, était un militant politique et sa mère, Iva Pinhel Evora, était une militante féministe. Cette ambiance militante et patriotique a fortement influencé la vision politique de Cabral dès son jeune âge.

Manifestation pour l’ambassade du Portugal à la Haye concernant le meurtre d’Amilcar Cabral (Mouvement de libération du chef en Guinée-Bissau) — Alarmy Photos

Cabral a fait ses études en Guinée-Bissau avant de partir en 1945 pour le Portugal, où il a étudié l’agronomie à l’Université de Lisbonne. C’est pendant ses années d’études à Lisbonne qu’il a été exposé aux idées marxistes et aux mouvements de libération anti-coloniaux en Afrique. Cette expérience a profondément marqué Cabral et a renforcé sa conviction en la nécessité de lutter pour l’indépendance de son pays et de tout le continent africain. Après ses études, Cabral est retourné en Guinée-Bissau où il a fondé le Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) en 1956, avec pour objectif de mener la lutte armée contre le colonialisme portugais. Son éducation et ses expériences à l’étranger ont nourri sa vision politique, basée sur la conviction que seule une lutte armée de libération nationale pouvait mettre fin à l’oppression coloniale en Guinée-Bissau et ailleurs en Afrique.

L’UN DES VISAGES DE L’INDÉPENDANCE DE L’AFRIQUE

Amilcar Cabral est un des leaders politiques les plus importants de la lutte pour l’indépendance en Afrique. Il a joué un rôle déterminant dans la lutte pour la libération de la Guinée Bissau et du Cap-Vert du joug colonial portugais. En 1956, bénéficiant d’une autorisation annuelle de retour en Guinée, il établit le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et des îles du Cap-Vert) en compagnie de figures telles que Luís Cabral, son demi-frère (futur président de la République de Guinée-Bissau), Aristides Pereira (futur président de la République du Cap-Vert), Abílio Duarte (futur ministre et président de l’Assemblée nationale du Cap-Vert), et Elisée Turpin. Opérant dans la clandestinité, Cabral en assume le rôle de secrétaire général.

Cabral met en place des stratégies de lutte qui visent à unir les différentes factions de la société guinéenne et capverdienne. Il s’appuie sur les traditions culturelles et les valeurs africaines pour rassembler les populations autour de l’objectif commun de l’indépendance. Il met également en place des structures politiques et sociales novatrices, comme des écoles et des dispensaires, pour améliorer les conditions de vie des populations sous domination coloniale. Sur le plan militaire, Cabral développe une stratégie de guérilla efficace qui lui permet de faire face à l’armée coloniale portugaise. Il utilise des tactiques de guérilla urbaine et rurale, comme des attaques surprises et des sabotages, pour affaiblir l’ennemi et gagner le soutien de la population.

Le 20 janvier 1973, Amilcar Cabral est malheureusement assassiné avant de voir son rêve de liberté et d’émancipation se réaliser pleinement à seulement 49 ans. Cette tragique disparition a laissé un grand vide dans le mouvement de libération africain. Mais grâce à ses efforts et à ceux du PAIGC, la Guinée Bissau obtient son indépendance le 24 septembre 1973 et le Cap-Vert le 5 juillet 1975.

Amilcar Cabral (1924-1973), révolutionnaire politique bissau-guinéen et cap-verdien, fondateur et président du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, et leader de la guerre d’indépendance en Guinée-Bissau. au P.A.I.G.C. siège social, Alger, février 1967 (Photo de Ben Martin/Getty Images)

LA STRATÉGIE POLITIQUE

La philosophie de l’émancipation nationale et de la lutte armée puis l’importance de la conscientisation des masses et de la reconnaissance de l’identité culturelle dans la lutte contre le colonialisme. Cabral croyait fermement que la libération d’un peuple colonisé ne pouvait se faire que par la lutte armée. Il a organisé le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) en 1956, qui a mené une guérilla efficace contre les forces coloniales portugaises. Pour Cabral, la violence était un moyen nécessaire pour renverser un système oppressif et injuste.

Mais la lutte armée n’était pas pour autant la seule dimension de la pensée de Cabral. Il accordait également une grande importance à la conscientisation des masses et à la reconnaissance de leur identité culturelle. Cabral croyait que les peuples colonisés devaient d’abord se libérer de l’aliénation imposée par le colonialisme, en prenant conscience de leur histoire, de leur culture et de leur potentiel. Il a encouragé l’éducation des masses, la valorisation des traditions locales et la promotion des langues et des arts africains.

Amílcar Cabral avec son bonnet légendaire © Bruna Amico

LA LUTTE PAR LA CULTURE

Pour Cabral, la lutte contre le colonialisme était donc à la fois politique et culturelle. Il défendait une vision holistique de l’émancipation nationale, qui passait par la libération économique, sociale et psychologique des peuples opprimés. Sa pensée a inspiré de nombreux mouvements de libération en Afrique et ailleurs, et reste pertinente pour les luttes contemporaines pour la justice et l’égalité.

Cabral croyait que la culture africaine était une force motrice essentielle pour la libération de l’Afrique. Il a dit : «Les colonialistes ont l’habitude de dire qu’eux, ils nous ont fait rentrer dans l’histoire. Nous démontrerons aujourd’hui que non : ils nous ont fait sortir de l’histoire, de notre propre histoire, pour les suivre dans leur train, à la dernière place, dans le train de leur histoire. »

GUINÉE-BISSAU – 15 JUIN : billet de 1000 pesos, 1993, Amilcar Lopes da Costa Cabral (1924-1973). Guinée-Bissau, XXe siècle. (Photo de DeAgostini/Getty Images)

Cette citation souligne l’importance de préserver et valoriser la culture africaine dans la lutte pour l’émancipation politique et sociale. A travers les arts, la musique, la littérature et d’autres formes d’expression culturelle, les peuples africains peuvent renforcer leur identité et leur unité dans la quête de la liberté et de la justice.

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