Comment sauver le cinéma africain ?

Il manque au cinéma africain des producteurs et réalisateurs de qualité qui peuvent débourser des sommes conséquentes pour une production cinématographiques digne de ce nom.

LE CINÉMA AFRICAIN DÉCOLLAIT, JADIS.

En pleine ère de la professionnalisation des idées cinématographiques, le scénario qui imprimait le récit d’une pièce de théâtre s’est développer en cinéma sous le format, film et série, auxquelles représentent des long-métrages du récit théâtral d’antan. Le théâtre qui est un spectacle retraçant l’art de la représentation d’un drame ou d’une comédie à un genre littéraire particulier. Vers les années 80 et 90 lorsque le cinéma africain comme tous les autres d’ailleurs, se frayait un chemin au travers le mythique groupe Groupe Salongo, une troupe théâtrale de la République Démocratique du Congo qui a pu influencer sur la durée des nombreuses séries télévisées en l’occurrence, la célèbre série ivoirienne : Ma Famille, qui a régnée sur l’Afrique des colonies françaises juste parce que la série était en français, un peu différent du Groupe Salongo qui fusionnait le Lingala et le Français.

Cependant, l’Afrique a décollé comme tous les autres continents dans le cinéma et cela à travers plusieurs groupes de théâtre dans plusieurs pays africains, qui se produisaient en spectacle dans des salles avec la participation des quelques spectateurs et en même temps, transmis en radio et télévision.


Crédit Photo: Eric Kiyomb, acteur (vu comme étant l’un des figures montantes du cinéma congolais)

L’Afrique a vu aussi le succès dès plusieurs récit théâtral comme celui de la série télévisée sénégalaise Maîtresse d’un homme marié et aussi bien avant avec les Bobodioufs, la célèbre série télévisée humoristique burkinabé, sans pour autant oublier l’influence mythique de la série franco-burkinabé, Kadi Jolie mais aussi très récemment, L’As du lycée, la série télévisée burkinabé qui a eu un impact positif à la jeunesse africaine, de par la narration mise en avant par Missa Hebbie, ce grand monsieur du cinéma burkinabé. Le Burkina-Faso a nourri le cinéma africain de la meilleure des façons au travers plusieurs productions cinématographiques locales.

LA LANGUE, INSTRUMENT DESTRUCTEUR DU CINÉMA AFRICAIN

Plusieurs productions cinématographiques locales sont en français ou en anglais d’où l’influence de la langue des colons au sein du continent africain. Sachant que même si ces langues sont enseignées de la maternelle à l’université, elles ne sont pas des langues de la meilleure compréhension de tout le monde. Plusieurs en parle et en comprenne bien mais cela après traduction vers la langue à laquelle, la conversation est tenu à la maison, qui n’est que la langue locale comme par exemple le Wolof, le Lingala, le Douala, le Swahili, le Bambara ainsi de suite dans toute l’Afrique. Alors que cela ralentisse la beauté instantanée de la compréhension du film ou de la série dont on suit instantanément. Les productions locales en République Démocratique du Congo se font généralement en Lingala et très peu en français parce que la langue de la compréhension demeure la langue dont la conversation est tenu à la maison. Au Sénégal aussi avec la célèbre série télévisée Maîtresse D’un Homme Marié, le wolof est beaucoup mis en avant que le français pour la même raison qu’au pays de Lumumba et Kimbangu. Et c’est pareil dans plusieurs pays d’Afrique en dehors de l’influence cinématographique du pays de Thomas Sankara qui a trop privilégié le français, la narration privilégiée par celles et ceux qui ont renversé celui qui a changé la Haute Volta en Burkina-Faso.

Credit Photo : Ousmane Sembene, auteur et réalisateur sénégalais

À présent, un cinéaste et écrivain Sénégal qui est aujourd’hui vu comme étant le père du cinéma africain par ses productions littéraires et cinématographiques. Ousmane Sembene qui a compris la problématique et l’important du cinéma dans le quotidien des africains, il n’a pas voulu transcrire et traduire ses films par la simple raison qu’il voyait l’Afrique comme sa priorité, il visait l’Afrique et l’africain dans ses réalisations littéraires et productions cinématographiques dont il défendait en disant que ce n’est pas à lui de vouloir tout faire afin d’être reconnu et apprécié ailleurs, il ne visait pas le soleil parce que son soleil à lui était lui-même dans la logique de la taille cartographique de l’Afrique, dont celle-ci absorbe tous les pays dites puissances mondiales et d’autres continent encore. Selon le cinéaste, ceux qui influencent les africains dans leur film, ne visent pas l’Afrique mais plutôt retracent leur culture et réalité et ça influence l’africain. C’est ainsi, Ousmane Sembene a défendu, ses convictions de viser l’Afrique jusqu’à sa mort.

QUE FAIRE POUR SAUVER LE CINEMA AFRICAIN ?

Le cinéma africain, cette expression s’est répandue lors de la décolonisation des plusieurs pays d’Afrique vers les années 50 et 60, désigne principalement toute production cinématographique produite en Afrique. Les films hollywoodiens, principalement produits en Amérique sont donc les plus populaires de tous les genres parce qu’ils ont façonné le cinéma depuis sa création jusqu’à ce qu’on connait aujourd’hui, grand vecteur de la culture américaine, ces productions sont plus ou moins bien accueillies auprès d’un public non seulement américain mais de partout au monde, les occidentaux s’inscrivent aussi dans la même ligne directrice avec des productions plus ou moins similaires.

Les asiatiques n’ont pas tardé à prendre le train, ont donc commencés à produire plusieurs films et séries de tous le style tout en promouvant leurs cultures ; les chinois, les japonais, les coréens sont ceux qui produisent les plus de contenus connaissant un minimum de succès en dehors de leurs frontières, les indiens quant à eux sont même parvenus à créer une industrie cinématographique au nom de Bollywood ( nom inspiré clairement de la plus grande industrie de cinéma au monde, Hollywood, ici légèrement modifié en ajoutant la lettre B de la ville indienne Bombay ), rappelons qu’en terme de production régionale c’est la première industrie en puissance cinématographique, ces films sont clairement le miroir de la culture indienne tournant autour de la danse et la musique, de l’amour, de la croyance, etc.

Au moment où tous ces continents ont trouvés la formule (plus ou moins bonne) pour l’émergence de leurs productions cinématographiques en promouvant principalement leurs cultures, le continent africain n’a pas encore pris le train quand bien même ils existent une industrie cinématographique au Nigéria portant le nom de Nollywood (le nom a reproduit la même formule que Bollywood, en s’inspirant du géant Américain) rappelons qu’en terme de production régionale c’est la deuxième industrie en puissance cinématographique devant Hollywood et derrière Bollywood ; il existe aussi le cinéma sud-africain et ghanéen qui, chaque année produisent des cinquantaines des films.

Credit Photo: Jenifa Akindele, actrice et productrice nigériane

Toutefois même après ces statistiques le cinéma africain est toujours à terre et n’a toujours pas pris le train, qui est déjà en marche, nous pouvons le constater dans les couts de productions des films qui ne dépassent jamais les 20 millions de dollars dans le cas de Nollywood, pour d’autres pays nous sommes bien en dessous de 5 millions de dollars. Il manque au cinéma africain des producteurs et réalisateurs de qualité qui peuvent débourser des sommes conséquentes pour une production cinématographiques digne de ce nom.

Pour ce faire, le cinéma africain doit progresser en scénario dans le sens où c’est tellement facile de prédire la fin d’un film, de savoir ce qui va se passer d’un moment à l’autre même sans spoil, ça tourne toujours autour des mêmes histoires, le cinéma africain doit aussi progresser en termes de prise d’image et tout ce qui va avec. Les américains, les occidentaux et les asiatiques ont misé sur la promotion de leurs valeurs dans leurs productions cinématographiques, l’Afrique peut suivre le même chemin en s’investissant sur le changement de mentalité qui engendrera sans doute le développement du continent, à la place le cinéma africain promeut plutôt des croyances qui continuent de le tirer vers le bas telles que les consultations des marabouts, la sorcellerie, les antivaleurs et immoralités. Le cinéma doit susciter le patriotisme et la bravoure de sortir le continent africain de la pauvreté, c’est à mon avis les sujets que le public africain attend des productions locales. Le cinéma africain peut encore être sauvé et le sera.

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